Début 2017, suite aux nombreux incidents qui ont opposé les équipages à la population, un collectif populaire et pacifique a vu le jour. AVA (Abolissons la Vénerie Aujourd’hui) s’étend maintenant à toute la France !
Chaque groupe AVA fonde son action sur les initiatives des habitants locaux. Des pratiques de résistance se développent spontanément sous de nombreuses formes (pétitions, vigilance de voisinage, arrêtés municipaux…). Le rôle d’AVA est de les appuyer, de les synthétiser dans un projet concret et de les généraliser.
Être présent auprès des habitants est essentiel pour pouvoir leur donner la parole et briser la chape de plomb. Écouter et publier leurs anecdotes par exemple, permet de faire comprendre à tous que chaque incident n’est pas un fait isolé, qu’il existe bien un problème global auquel il faut répondre. La résistance contre cette barbarie doit être avant tout le fait des populations qui la subissent, et non d’un petit groupe isolé.
Voici nos principaux champs d’action :
– Petit à petit, transformer chaque village, chaque lotissement en sanctuaire pour les animaux, en zone interdite aux veneurs, en créant des réseaux de voisins capables de se rassembler rapidement en cas d’intrusion. De nombreux animaux ont pu être sauvés grâce à la réactivité et la bienveillance des riverains, et cela peut devenir systématique si ces réseaux sont efficaces. Sans oublier que cette méthode resserre les liens entre voisins, autour d’une perspective positive !
– Assurer une présence en forêt pour documenter les chasses et leurs abus, les surveiller et intervenir quand c’est possible.
Toutes ces sorties sont régies par une Charte stricte, qui interdit toute violence, injure ou dégradation. Lors de notre première saison (2017/2018), ce sont plus de 130 habitants qui se sont relayés en forêt pour surveiller les chasses à courre près de chez eux, intervenir en faveur des animaux et dénoncer cette pratique par des vidéos et des plaintes. De nombreux animaux ont eu la vie sauve et des incidents ont pu être évités.
– Avec des juristes et des associations amies, nous travaillons sur un manuel regroupant tous les recours légaux en notre faveur et qui sera distribué aussitôt fini ! AVA offre aussi une assistance juridique dans les cas de conflit avec les veneurs: conseil, stratégie, contact avec des professionnels du droit… Nos équipes sont en mesure de conseiller les mairies qui souhaitent parfaire leurs arrêtés municipaux pour plus d’efficacité ou contre les contestations abusives des veneurs.
– Faire avancer l’abolition de cette pratique sur le terrain parlementaire. Les pays voisins ont tous interdit la chasse à courre (Angleterre en 2005, Ecosse en 2002, Allemagne en 1950, Belgique en 1995…), il est temps que la France enclenche ce processus. Depuis la création d’AVA, deux propositions de lois ont été déposées au Parlement et nous travaillons à créer un climat qui permette leur adoption.
Pour plus de détails sur notre Charte d’action et notre ligne stratégique, les voici dans leur intégralité :
La Charte AVA :
AVA défend le vivant
Il est important qur chacun soit exemplaire dans son comportement, afind ‘incarner els valeurs que nous défendons : bienveillance, non-violence, respect de la Nature et de nos congénères. C’est la pratique que nous condamnons, pas les individus qui la portent. Refusons toute discrimination en notre sein.
Aucune violence, aucune insulte, aucune provocation n’a sa place pendant nos actions. Faisons preuve d’uns ang-froid à toute épreuve. Protégeons les chiens de meute et les chevaux : n’oublions pas qu’ils ne sont que des otages de cette pratique. Privilégions le co-voiturage et respectons les autres usagers de la route.
AVA dénonce la barbarie
Nous documentons les méfaits des veneurs. Les téléphones portables et caméras portatives sont nos meilleures armes pour faire connaitre au monde la barbarie, mais aussi pour se protéger des manipulations et des mensonges visant à nous discréditer.
AVA est un organe populaire
La première chose à faire est d’inviter les habitants à briser le silence et de les impliquer directement : tractage entre voisins, publication d’anecdotes, échange de numéros en cas d’incident… Chaque village doit devenir un sanctuaire pour les animaux qui s’y réfugient, et AVA oeuvre à y renforcer la solidarité.
Des réunions publiques sont tenues régulièrement pour faire vivre le collectif, et faire participer chacun dans sa construction.
En forêt, accueillons à bras ouvert les nouveaux participants, en les informant de cette présente Charte. AVA est une structure ouverte à tous, et porte la voix des 84% de français opposés à la chasse à, courre (sondage FBB/IFOP 2017).
AVA est autonome
AVA conserve son indépendance vis à vis tant des institutions que des entreprises, ou des groupes d’intérêt. Ainsi, nous éviterons les divisions, et défendrons notre ligne jusqu’à l’abolition, sans détour. Nous acceptons l’aide extérieure, mais toujours sans contrepartie. Ce sont les habitants eux même qui financent principalement le mouvement, le liant ainsi à eux de manière indéfectible.
AVA propage l’espoir
Le fatalisme et le cynisme ambiant, c’est précisément ce que tente de briser AVA. Notre communication doit rayonner et porter l’espoir d’un monde meilleur.
Evitons aussi les compromissions inacceptables qui jetteraient le mouvement dans une impasse, comme la participation aux plans de chasse, ou à des négociations avec les chasseurs et l’Etat. Notre objectif est l’abolition de la chasse à courre, et aucun compromis n’est envisageable.
Voici notre ligne :
La tenue d’un premier congrès le 21 octobre 2018 a permis de mettre sur papier un bon nombre d’éléments qui constituent ce qu’on pourrait appeler une “identité AVA” : la Charte bien-sûr, et donc cette fameuse ligne.

Non-partisan ou apolitique ? AVA accueille des sympathisants de tous les partis politiques, sans leur demander au préalable leur appartenance. A eux ensuite de faire pression sur leur direction pour qu’elles prennent position au sujet de la vénerie, d’observer le résultat, et d’en prendre acte.
AVA est donc catégoriquement non-partisan, mais pas « apolitique » dans le sens où le collectif prend part à la vie du pays, à un mouvement historique général et réclame un changement dans la loi. Ses membres sont attentifs aux problèmes de société et prennent garde à ne laisser se développer en leur sein aucune forme de discrimination ou d’injustice quelle qu’elle soit. Les valeurs défendues par AVA sur le terrain et dans ses documents, tant sur le plan de la vision de la Nature que des rapports sociaux sont suffisamment éloquentes en soi.
Évitons simplement d’être récupérés ou catalogués, et de se diviser sur des points extérieurs à notre combat.
Notons aussi qu’AVA n’est pas simplement un collectif de protection animale : pour beaucoup, la chasse à courre porte en elle une question sociale, une question culturelle, une question de civilisation. L’engouement populaire pour AVA s’explique par un besoin d’engagement en faveur de la Nature et du progrès dans nos campagnes et les zones péri-urbaines, où tout semble étouffé. En ce sens, AVA est un creuset de rencontres positives, et de ces rencontres peuvent naître des initiatives tous azimuts. Chaque sympathisant peut aussi librement agir, créer ou adhérer à d’autres groupes en parallèle. Mais il est important qu’AVA demeure un outil concentré sur un rôle concret et bien défini : la fin de la vénerie en France.

Hors de question de diviser ou juger les sympathisants selon ce qu’ils ont dans leur assiette. Loin de nous l’idée de faire du véganisme un préalable à une quelconque participation.
C’est la présence aux côtés des animaux et l’empathie développée lors de la lutte qui favorise la prise de conscience et permet d’effectuer des choix individuels de type véganisme, et non l’inverse.

Le respect de la vie et de la Nature sont des valeurs qui animent ces sorties, il est donc moralement inacceptable de faire preuve de violence. Au contraire, filmons, documentons et révélons au monde les comportements qui accompagnent la vénerie, sans y participer.
De plus, les interactions avec les adeptes de cette pratique (tant les suiveurs que les valets ou les cavaliers) sont contre-productives dans la course-contre-la-montre qu’est une chasse à courre. Chaque moment perdu à se disputer inutilement voit la meute s’éloigner et les chances de l’animal traqué s’amenuiser.
Les postures virilistes et aventurières propagées par certains groupes depuis les années 2000, mettant en avant cagoules et violence comme seul mode d’action « efficace », sont des fétiches illusoires. Au contraire, la massification du mouvement doit être facilitée par tous les moyens nécessaires.
Alors que les veneurs tentent par tous les moyens d’isoler les AVA en les présentant comme « terroriste », manipulant chaque détail dans ce sens, il est important que ces mensonges soient balayés d’un revers de la main par les habitants, témoins directs et acteurs du mouvement.

En terme d’efficacité, de renseignement, de connaissance de la vénerie et de la forêt, il s’agit aussi là d’un atout essentiel.
Les rassemblements à l’occasion des messes locales de la Saint-Hubert, les stands dans les brocantes, les tractages/boitages dans les lotissements, les réunions publiques sont autant de moments privilégiés pour écouter, poser des questions et construire sur une base concrète. C’est ce qui fait d’AVA un mouvement sincèrement populaire, ancré dans la vie quotidienne, et pas uniquement crédible auprès de militants animalistes, venus « sensibiliser » d’en haut.
Alors que les veneurs (et les chasseurs en général) se posent en défenseurs de la ruralité, enfermant celle-ci dans des traditions sans âge et des valeurs rétrogrades, en l’opposant aux villes au lieu d’œuvrer au rapprochement, AVA est une force concrète, née de la population même, qui repousse l’arriération et la féodalité !